Brigitte Alessandri, enseignante et chercheur sur l’enseignement et la littérature en Afrique noire nous livre un portrait de l’école en Afrique noire francophone du début du XXe siècle à nos jours : « Les romanciers africains,…, outre l’inextinguible plaisir esthétique qu’ils nous offrent (plaisir de la langue, plaisir des images), nous proposent également une représentation riche et détaillée du système scolaire qui les a marqués – non seulement dans leur formation intellectuelle mais souvent même jusque dans leur jeune chair ». Cet ouvrage nous permet de prendre pleinement mesure des rapports parfois difficiles qu’entretiennent les systèmes éducatifs et la société tout entière.
L’auteur analyse les écrits des plus grandes figures des romans africains tels que Amadou Hampâté Bâ, Cheikh Hamidou Kane mais également des romanciers moins connus dont les écrits sont riches en enseignement. L’école, vue, vécue et appréhendée de l’intérieur renforce les témoignages pour offrir au lecteur une approche originale et une description précise de l’histoire de l’éducation en Afrique noire. Ces écrivains africains (issus du Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal) se sont en quelque sorte « appropriés » le roman en tant que porte-parole, jonglant avec les mots entre réalité et fiction, pour toucher le plus grand nombre de lecteurs (en particulier ceux du Nord), afin de témoigner de l’aliénation du passé colonial.
A la lecture de cet ouvrage, on prend conscience que le roman est alors « un outil pour les sciences humaines » (Cf. Préface de Pierre Erny) en témoigne la participation de Boubacar Boris Diop, enseignant, romancier et journaliste sénégalais qui vient enrichir les propos de l’auteur.
Références complètes :
Alessandri Brigitte, L’école dans le roman africain : des premiers écrivains francophones à Boubacar Boris Diop, L’Harmattan, coll. Educations et sociétés, janvier 2005
NB : L’auteur est titulaire d’un Doctorat en Sciences de l’éducation sur le thème suivant : « Mon stylo c’est ma voix ou le système scolaire sénégalais dans l’œuvre romanesque de Boubacar Boris Diop : effets et représentations », Strasbourg, 2001 |